Communiqué de presse

Lorsque l'histoire se nourrit de la correspondance familiale des siècles passés

Neuchâtel, le 20 mai 2005. La vie ordinaire raconte bien des choses aux historiens ! Dans le cadre d'un colloque, les 27 et 28 mai, l'Institut d'histoire de l'Université et les archives de la vie ordinaire de Neuchâtel feront le tour d'horizon de « La correspondance familiale en Suisse romande aux XVIIIe et XIXe siècles ».

Les correspondances familiales constituent depuis très longtemps une source classique du travail de l'historien, mais une source parmi d'autres ; elles sont rarement publiées dans leur intégrité et on se satisfait trop souvent d'en extraire, au mieux, citations et témoignages, dans le cadre de toutes les thématiques possibles, ou au pire de n'en tirer que de pittoresques illustrations.

Le développement récent de la micro-histoire est l'expression d'un intérêt naissant ou renouvelé pour le biographique, l'individuel, l'intime et le vécu, le quotidien et les pratiques de la « vie ordinaire ». Parmi ce qu'il est convenu d'appeler les « ego-documents », les correspondances privées, soit les sources parmi les plus pures de la micro-histoire, sont maintenant très directement concernées par ce changement de perspective de l'histoire sociale. De nombreux colloques ont été organisés sur ce thème en Europe occidentale, les analyses et les publications critiques se sont multipliées, s'interrogeant sur les conditions de production, la signification, la fonction et les modalités de la correspondance.

En Suisse francophone cependant, en dépit de la richesse des sources présentes dans les archives publiques et dans les fonds privés, richesse dont les historiens sont bien conscients et qu'ils utilisent largement, l'épistolarité familiale n'a été que rarement étudiée en tant que telle, dans ses spécificités et dans sa problématique particulière.

C'est, dans un cadre romand, l'objectif de ce colloque. Il s'agit de susciter une réflexion sur les problèmes posés par l'exploitation des correspondances familiales des XVIIIe et XIXe siècles, à travers une approche théorique générale illustrée par la présentation d'études de cas. Aucune catégorie sociale n'est exclue de cette approche, mais, pour ce qui est du contenu des textes étudiés, nous souhaitons mettre un accent marqué sur les thèmes suivants, tous envisagés dans une perspective familiale : sociabilité, existence de réseaux, liens privilégiés, expression d'une affectivité particulière, etc.

Cette manifestation, est ouverte, gratuitement et sans inscription, à toute personne intéressée. Elle se déroulera les 27 et 28 mai à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université.

Renseignements : professeur P. Henry : 032 718 1774