Cafés scientifiques
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Mineurs délinquants: répression majeure? (le débat en intégral)
Café scientifique du 17 mai 2017
Depuis les années 1990, les conventions internationales et les législations nationales accordent une place grandissante à la protection des droits des mineurs délinquants. Parallèlement, ceux-ci font l’objet d’un traitement toujours plus répressif. Le seuil de majorité pénale a été ainsi rabaissé dans certains pays. L’enfant n’est plus uniquement un être vulnérable et en développement, mais aussi un citoyen responsable de ses actes. Alors que le juge appliquait auparavant le droit avec souplesse, en fonction du « meilleur intérêt de l’enfant », avocats et procureurs deviennent désormais des acteurs centraux et le délit devient prépondérant dans la décision judiciaire. Peut-on en déduire que le renforcement des droits de l’enfant a participé au durcissement du traitement des mineurs?
Intervenants: Géraldine Bugnon, Docteure en sociologie, Haute école de travail social (Genève); Mireille Reymond, Juge des mineurs, Lausanne; Alain Ribaux, Conseiller d’Etat, ancien juge des mineurs, Neuchâtel; Jean Zermatten, ancien Président du Comité des droits de l'enfant de l’ONU, Sion. Modération: André Kuhn, Professeur de droit pénal et de criminologie, Centre romand de recherche en criminologie, uniNE
Secret médical ou sécurité publique?
Café scientifique du 16 novembre 2016
Les faits divers posent régulièrement la question de la légitimité du secret médical quand une personne présente des risques pour son entourage. Que l’on songe aux deux jeunes femmes récemment tombées sous les coups d’un détenu en congé, ou aux passagers du vol Germanwings, précipités vers la mort par un pilote suicidaire dont l’employeur ignorait tout de l’état de santé. Le fait d’inscrire dans la loi un devoir d’information de la part des médecins en cas de soupçon de passage à l’acte fatal serait-il propre à améliorer la situation? Cela diminuerait-il véritablement les risques? Et la société en serait-elle réellement mieux protégée?
Intervenants: Benjamin Brägger, secrétaire général, Concordat de l'exécution des peines, Suisse centrale et nord ouest; Manon Jendly, professeure à l’Ecole des sciences criminelles, Université de Lausanne; Dominique Sprumont, co-directeur, Institut de droit de la santé, uniNE; Claude-François Robert, médecin cantonal, Neuchâtel. Modération: Joëlle Vuille, Privat-docent, Centre romand de recherche en criminologie, uniNE.
Ah! Ces jeunes! (le débat en intégral)
Café scientifique du 21 octobre 2015
Déjà Socrate (470-399 avant J.C.) s’en plaignait. «Notre jeunesse aime le luxe, elle est mal élevée, elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d’aujourd’hui sont des tyrans. Ils ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce, ils répondent à leurs parents et ils sont tout simplement mauvais.» Serions-nous donc au final des dégénérés par rapport à la société d’il y a 2500 ans ? Ou bien le message perpétuellement véhiculé par les vieux est-il tout simplement faux ? Comment expliquer ces considérations, alors que seuls 3 à 5% des jeunes commettent des infractions et que la participation des mineurs dans les condamnations pénales a baissé de 22% en 2000 à 11% en 2013?
Intervenants: Alain Clémence, Professeur en psychologie sociale, Université de Lausanne; Daniel Fink, Chargé de cours aux Universités de Lausanne et de Lucerne, ancien chef de la section «Criminalité et droit pénal» à l’Office fédéral de la statistique; Olivier Guéniat, Chef de la police judiciaire neuchâteloise, docteur en sciences forensiques et membre de la Commission fédérale pour les questions liées aux drogues. Modération: André Kuhn, Professeur de criminologie et de droit pénal, Centre romand de recherche en criminologie, Université de Neuchâtel.
Famille, lieu de tous les dangers (le débat en intégral)
Café scientifique du 22 octobre 2014
Lorsqu'on traite de criminalité violente, on pense souvent aux lieux sombres et glauques que certains évitent par peur de se faire agresser. Pourtant, les statistiques montrent aujourd'hui clairement que la situation la plus risquée n'est pas de sortir le soir dans de tels lieux, mais bien de passer du temps chez soi avec les personnes que l'on connaît et auxquelles on fait confiance... Ces violences intrafamiliales touchant principalement des femmes, le profil type de la victime n'est donc pas celui d'une personne qui sort le soir mais bien celui de la jeune femme qui reste à la maison.
Intervenants: Sophie Aquilon, Solidarité femmes, Neuchâtel; Olivier Guéniat, chef de la Police judiciaire du Canton de Neuchâtel; Véronique Jaquier Erard, Centre romand de recherche en criminologie, Université de Neuchâtel; et Francis Van Daele, Service pour auteur-e-s de violence conjugale, Neuchâtel. Modération : Joëlle Vuille, Centre romand de recherche en criminologie, Université de Neuchâtel.
Dopage: Le dos de la page (débat en intégral)
Café scientifique du 15 janvier 2014
Comme chaque médaille a son revers, chaque page a son dos ou, en d'autres termes, chaque recto a son verso. Généralement, on ne voit jamais qu'un seul côté à la fois. Et, en matière de dopage en tous cas, on nous montre toujours le même côté. A savoir que les athlètes reconnus comme dopés doivent être punis. Et si l'on retournait cette page? Juste le temps d'envisager l'espace d'un instant que la lutte contre le dopage pourrait ne pas forcément passer par la répression. D'autres solutions ne seraient-elles pas susceptibles d'aboutir à de meilleurs résultats que l'approche punitive actuelle? Et pourquoi ne pas envisager la libéralisation?
Intervenants: Pierre Cornu, conseiller juridique senior au Centre international d’étude du sport (CIES), Neuchâte; Bengt Kayser, médecin et professeur à l’Institut des sciences du sport, Uni; André Kuhn, professeur de droit pénal et de criminologie, UniNE / UniL / UNIG; et Georges Sierro, médecin, Service médical du Tour de Romandi. Modération: Giovanni Sammali, Service de presse et communication, Université de Neuchâtel
Lutte contre la drogue: stupéfiantes contradictions (le débat en intégral)
Café scientifique du 20 novembre 2013
La politique de la Suisse en matière de stupéfiants repose sur la politique dite des « quatre piliers » que sont la prévention, la thérapie, la réduction des risques ainsi que la répression. A elle seule, la répression absorbe les deux tiers des ressources affectées à cette politique et seuls quelque 4% sont dévolus au volet préventif. Une telle réponse à la problématique de la drogue est-elle adéquate? Quelles alternatives? Faut-il renforcer le volet pénal? Ou dépénaliser la consommation personnelle? Voire légaliser totalement tous les stupéfiants?
Intervenants: Nathalie Guillaume-Gentil Gross, Procureure, Parquet régional de Neuchâtel; Jean-Félix Savary, Secrétaire général du Groupement Romand d'Etudes des Addictions – GREA; Ludivine Ferreira, Avocate stagiaire, ancienne collaboratrice à l'UniNE, co-auteure de «Lutte contre la drogue: stupéfiantes contradictions?»; et Alain Barbezat, Avocat stagiaire, ancien collaborateur à l'UniNE, co-auteur de «Lutte contre la drogue: stupéfiantes contradictions?». Modérateur: André Kuhn, Professeur de droit pénal et criminologie
L'éducation, source de nos violences? (le débat en intégral)
Café scientifique du 18 janvier 2012
Frapper un enfant revient à commettre des voies de fait ou des lésions corporelles. L’enfermer dans sa chambre constitue un crime de séquestration passible de cinq années de peine privative de liberté. Jusqu’où nos actes sont-ils justifiés par le bien de l’enfant? Un droit de correction existe-t-il vraiment? Quel pourrait être l’impact de la violence que les parents font subir à leurs enfants? Une éducation sans violence est-elle possible? Quelles sont les limites à ne pas dépasser?
Intervenants: Suzette Sandoz, professeure honoraire de l'Université de Lausanne (droit civil), ancienne conseillère nationale (libérale); Estelle de Luze, avocate à Lausanne et auteure d'une thèse de doctorat sur Le droit de correction notamment sous l'angle du bien de l'enfant; René Knüsel, professeur et doyen de la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne, directeur de l'Observatoire de la maltraitance envers les enfants; et André Kuhn, professeur de droit pénal et de criminologie à l'Université de Neuchâtel.
Sanctions pénales: est-ce bien la peine? (le débat en intégral)
Café scientifique du 19 janvier 2011
Le but principal des sanctions pénales est de faire baisser le niveau de criminalité dans la société. Mais ces sanctions exercent-elles véritablement un effet dissuasif? Ne seraient-elles pas plutôt propres à brutaliser les justiciables et donc à faire augmenter la criminalité? Sachant qu'après la réintroduction de la peine de mort dans certains Etats américains on a enregistré une augmentation de la criminalité violente, ne doit-on pas admettre qu'un Etat qui montre l'exemple désinhibe ses citoyens et les rend plus violents? Et finalement, l'emprisonnement infligé aux criminels par notre système pénal ne nous conduit-il pas à accepter sans sourciller que chaque parent puisse commettre un crime de séquestration en enfermant un enfant dans sa chambre sous couvert d'autorité parentale?
Intervenants: Olivier Guéniat, commandant de la police cantonale jurassienne; Pierre Aubert, procureur général du canton de Neuchâtel; et André Kuhn, professeur de droit pénal et criminologie à l’Université de Neuchâtel.