Communiqué
Parution 2014: Les pendules de l’«anti-traditionalisme» neuchâtelois remises à l’heure
11 septembre 2014
Contrairement à ce qui a souvent été affirmé, Neuchâtel est un canton riche en traditions. A la veille des festivités du bicentenaire, Complications neuchâteloises (Ed. Alphil), une série d’études originales dirigées par l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel, invite tout un chacun à revisiter les mythes qui ont forgé l’identité du canton, tels que l’histoire horlogère, la tradition anarchiste des montagnes, l’absinthe ou encore la torrée, illustrant par-là sa richesse et sa complexité. A découvrir en avant-première dans le cadre des festivités organisées à Môtiers, dès ce 12 septembre 2014.
Il serait un anti-traditionaliste, très attaché «à la réalité et au présent», entretenant depuis deux siècles un rapport ambivalent et «moqueur» avec ses traditions et son histoire. Un canton à part, Neuchâtel? C’est du moins ce qu’affirmait le folkloriste R.O. Frick au début du XXe siècle, justifiant ce particularisme par la Révolution de 1848 et une industrialisation précoce. C’est ainsi qu’il est également apparu au travers du processus de collecte des «traditions vivantes» neuchâteloises menées par les autorités cantonales dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ratifiée par la Suisse en 2008. Alors que les cantons de Soleure et d’Argovie se profilaient avec une liste de près de 1000 propositions, Neuchâtel n’en faisait que huit.
Frappées par la réserve des autorités cantonales et le désintérêt de la population pour cette thématique, deux ethnologues de l’Université de Neuchâtel, Ellen Hertz et Fanny Wobmann, ont invité archéologues, ethnologues, historiens et sociologues neuchâtelois - «une palette pluridisciplinaire représentant aussi bien le milieu académique que les autorités culturelles cantonales», précise Ellen Hertz - à fournir une série d’études originales sur l’histoire, les pratiques, les savoir-faire et les savoir-vivre du canton, qui démentent ce constat «anti-traditionaliste», tout en explorant les raisons pour lesquelles il s’est établi.
Ne prétendant pas dresser une liste exhaustive des «véritables» traditions du canton, les auteurs du livre revisitent, entre autres, les paradoxes de son passé prussien et de son histoire horlogère, l’antagonisme entre régions du «Haut» et du «Bas», ou encore son absinthe et sa torrée − autant de «mythologies neu-châteloises» qui illustrent sa richesse et sa complexité.
«Le rapport que les citoyennes et citoyens neuchâtelois entretiennent avec leur histoire est un rapport complexe et vivant. A l’image des complications horlogères qui sont belles et uniques parce que justement compliquées. C’est pour cette raison que nous avons intégré ce concept horloger au titre», explique Ellen Hertz.
Constitué d’une quinzaine de chapitres, l’ensemble est mis en perspective par un avant-propos de l’historien Jean-Pierre Jelmini, une introduction des coéditrices Ellen Hertz et Fanny Wobmann, une post-face de l’ethnologue Pierre Centlivres et par un essai photographique conçu en collaboration avec le dé-partement audiovisuel de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds.
Contact
Ellen Hertz
Coéditrice et directrice de l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel
ellen.hertz@unine.ch
Tél. 079 249 37 10
En savoir plus
Complications neuchâteloises – Histoire, tradition, patrimoine,
E. Hertz et F. Wobmann, Ed. Alphil (2014)