Communiqué

Après les articles, le livre! Afin de mettre en valeur le patrimoine neuchâtelois et le travail des chercheurs, l'Institut d'histoire de l’Université de Neuchâtel (UniNE) a été invité l’année passée à fêter les 275 ans de L’Express-L’Impartial sous la forme d'une rubrique hebdomadaire. Durant 52 semaines, les meilleurs spécialistes du canton se sont prêtés au jeu, formant au fil des articles la matière du livre qui vient de sortir de presse. Intitulé Le Pays de Neuchâtel raconté en 52 objets, ce recueil au charme désuet invite les lecteurs à replonger dans un passé parfois oublié, mais encore bien vivant.

C’est un catalogue sans ordre, mais raisonné, à la fois arbitraire et très fédérateur, offrant les charmes d’une brocante dans laquelle le lecteur pourra glaner selon ses envies des objets du passé: ici, une montre d’exception, dévoilant tout un pan de l’histoire horlogère; là, un ballon de foot, rappelant les exploits de Xamax; ou encore plus loin, une fontaine sculptée, évoquant le triomphe de la foi protestante en pays neuchâtelois. En tout 52 objets, a priori anodins et sans lien, tissant ensemble une histoire singulière, celle du canton de Neuchâtel, «un peu à la manière du livre de Georges Pérec, Je me souviens, qui égrenait des souvenirs en apparences dérisoires tout en retraçant la forme du quotidien propre à une époque», explique d’emblée Olivier Christin, directeur de l’Institut d’histoire et responsable du projet.

Réunissant les articles de la trentaine d’historiens, historiens de l’art, juristes, linguistes, conservateurs de musée et ethnologues qui ont joué le jeu durant 52 semaines dans le quotidien neuchâtelois à l’occasion de son 275e anniversaire, le livre façonne à travers cet écheveau d’objets une histoire plurielle et vivante, loin de l’Histoire relatée dans les manuels scolaires, conviant tout un chacun à regarder autour de soi et à s’étonner des traces si nombreuses d’un passé qui appartient à tous. S’il permet de dire la singularité du canton, de mettre en exergue les contrastes qui l’ont forgé, il montre avant tout «des objets qui nous parlent, sans que nous en soyons toujours conscients», poursuit Olivier Christin. Car, qu’ils soient manufacturés, artisanaux ou artistiques, les objets rappellent ceux qui les ont imaginés, créés, vendus ou détenus, permettant de singulariser ses détenteurs – leurs aspirations, leurs rangs. «Chaque objet exposé relate ainsi plusieurs histoires enchâssées les unes dans les autres. Il est unique, mais prend tout son sens en relation avec le reste du monde, faisant vivre le passé dans le présent. Nous rappelant que c’est sans doute de ces multiples voix que nous tirons plaisir d’être ici.»

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