Communiqué
Des scientifiques démontrent les bienfaits du massage chez un poisson
15 novembre 2011
Chez l’humain, l’effet bénéfique de stimulations physiques, telles que le massage, est connu depuis longtemps. Une équipe de biologistes du comportement de l’Université de Neuchâtel et de l’Unidade de Investigação em Eco-Etologia de Lisbonne démontrent qu’il en va de même chez le chirurgien strié. Ce poisson corallien diminue son niveau de stress lorsqu’il est caressé par les nageoires d’un poisson nettoyeur. Jusqu’alors, on ne connaissait cette réaction positive au toucher que chez l’humain. La découverte des chercheurs est publiée ce mardi 15 novembre 2011 par la revue Nature Communications.
Tout comme l’humain, le chirurgien strié Ctenochaetus striatus diminue son niveau de stress quand il reçoit un massage. Cette découverte, faite par une équipe de biologistes du comportement de l’Université de Neuchâtel et de l’Unidade de Investigação em Eco-Etologia de Lisbonne, est publiée par Nature Commu-nications. L’étude montre que dans l’écosystème des récifs coralliens, quand un poisson nettoyeur La-broides dimidiatus touche de ses nageoires un chirurgien strié, le contact physique qui se crée diminue notablement le stress chez le poisson client.
Pour imiter cette stimulation tactile en laboratoire, les biologistes ont construit un leurre du poisson net-toyeur. Ce faux poisson muni d’une brosse mobile caressait le chirurgien strié à la manière des nageoires du poisson nettoyeur. Les scientifiques ont ensuite mesuré le niveau de cortisol chez le chirurgien strié. La réduction du niveau de cortisol indique que le seul contact physique, sans interaction sociale, est suffisant pour diminuer le stress. Le potentiel bénéfique du massage est ainsi démontré pour la première fois chez une autre espèce que l’humain. « Notre découverte implique que le lien entre bon sentiment et survie est un caractère très ancien chez les vertébrés », relève Redouan Bshary, directeur du Laboratoire d’éco-éthologie de l’Université de Neuchâtel.
Avant de les débarrasser de leurs parasites, les poissons nettoyeurs touchent physiquement leurs clients avec leurs nageoires. Cette stimulation tactile semble manipuler le comportement du poisson client en l’incitant à passer suffisamment de temps à la station de nettoyage. En montrant que le poisson client retire un bénéfice direct de cette stimulation tactile, les chercheurs font progresser notre compréhension des rapports qui unissent ces espèces commensales.
Contact
Professeur Redouan Bshary
Laboratoire d’éco-éthologie,
Université de Neuchâtel
tél. 032 718 30 05
redouan.bshary@unine.ch