Communiqué de presse

Neuchâtel, le 5 décembre 2007 - Mis en service en 1994, le tronçon autoroutier de la Vue-des-Alpes (H 20) qui relie Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds était attendu de longue date et, comme toute infrastructure de cette ampleur, sa réalisation était entourée d'une série d'enjeux territoriaux. Une étude réalisée à l'Institut de géographie de l'Université de Neuchâtel a tenté de cerner quelques-uns des changements apportés par cette infrastructure au niveau du territoire.

Les investissements particulièrement importants qu'implique la construction des infrastructures de transport ainsi que les nombreuses attentes en terme de développement qu'elles suscitent, notamment dans les régions périphériques telles que l'Arc Jurassien, ont naturellement conduit à s'interroger sur leurs véritables conséquences territoriales.

Dans le cadre de son mémoire de licence, le géographe Sébastien Munafò s'est penché sur le cas du tronçon autoroutier de la Vue-des-Alpes et a tenté de cerner ses effets territoriaux. L'étude se concentre plus précisément sur les effets concernant les comportements de mobilité, en particulier la mobilité domicile-travail, et ceux ayant trait à la répartition de l'habitat. Un schéma est proposé pour mettre en évidence les liens qui unissent ces deux types d'effets.

Les résultats sont les suivants:

• L'ouverture du tronçon autoroutier de la Vue-des-Alpes a considérablement amélioré l'accessibilité des régions concernées. En rendant le trajet plus sûr et plus rapide, l'infrastructure a permis d'effacer l'obstacle physique mais aussi psychologique que constituait le franchissement du col.
• La recherche montre que cette nouvelle donne a eu un effet très net et quasi immédiat sur la répartition des déplacements domicile-travail, ceci en faveur des transports individuels et au détriment des transports publics.
• L'infrastructure a aussi conduit à une augmentation très marquée des mouvements pendulaires entre le Haut et le Bas et notamment à une réduction de la dissymétrie historique entre les flux du Haut vers le Bas et ceux du Bas vers le Haut.

Même si aucun changement territorial ne peut être imputé à la seule présence de l'autoroute, cette dernière a logiquement aussi influencé la répartition de l'habitat car elle a rendu possibles des déplacements auparavant trop contraignants. Elle a en effet élargi la zone accessible depuis les régions traversées et a ainsi contribué à augmenter le choix du lieu d'habitat. Il est par exemple désormais plus facile d'habiter sur le Littoral et d'occuper un emploi au Locle. L'étude montre que cette nouvelle donne a déjà contribué à remodeler le territoire et oriente désormais le développement de la région.

Réalisée à l'aide de méthodes quantitatives et qualitatives, la recherche donne un aperçu intéressant de certaines dynamiques territoriales de cette partie de l'Arc jurassien et invite à une réflexion plus large sur les questions de mobilité entre les deux agglomérations du Canton.

La recherche «  Autoroute, mobilité et habitat. Etude des effets territoriaux du tronçon autoroutier de la Vue-des-Alpes», réalisée par Sébastien Munafò, est disponible dans la collection  Géo-Regards (Cahiers de l'Institut de géographie, Université de Neuchâtel). Les journalistes peuvent en obtenir un exemplaire gratuitement.