La vie après UniNE

« Un travail à la fois quantitatif et qualitatif »

Julien Roueche, analyste en fonds de placement à Zurich

En 2008, Julien Roueche quitte l’Université de Neuchâtel avec un Master en finance axé sur l’analyse financière. Après une première expérience chez Towers Watson, il intègre, en juin 2010, le département de gestion de fortune de l’UBS à Zurich. Il y officie en tant qu’analyste en fonds de placement.

En quoi consiste votre travail ?

L’UBS propose à ses clients privés d’investir leur argent dans des fonds de placement. Afin d’offrir une palette aussi diversifiée que possible, l’UBS, en plus de ses propres fonds, propose aussi des fonds gérés par des banques ou sociétés de gestion externes, tant suisses (par exemple, Sarasin et Pictet) qu’étrangères (Fidelity et Morgan Stanley). Mon travail consiste à sélectionner ces fonds externes. C’est un choix minutieux car notre politique est de ne viser que des fonds excellents.

Comment vous y prenez-vous ?

Je suis en contact permanent avec les gérants de ces fonds externes, par téléphone ou en face à face. C’est un travail à la fois quantitatif et qualitatif. D’une part, j’étudie les profils des fonds - analyse et interprétation des chiffres, examen des portefeuilles, évaluation de l’historique des rendements. D’autre part, je questionne les gérants sur leur philosophie d’investissement, leur façon de procéder, les stratégies employées. Cette démarche s’avère indispensable car elle permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de leur approche.

Par année, j’ai près de 100 rencontres de gestionnaires. Comme l’UBS est un acteur important dans la gestion de fortune, je ne suis pas souvent amené à me déplacer. Les gestionnaires viennent à nous. Cela me permet d’avoir un accès direct à l’étranger depuis mon bureau de Zürich.

A propos de vos études, pourquoi avoir choisi cette voie ?

Avant tout par affinité. L’économie m’a toujours intéressé. Je lisais régulièrement Bilan et me suis très vite familiarisé avec le monde de la bourse. A 16 ans, j’ai demandé un petit prêt à mes parents pour faire mes armes en trading. Mais comme j’ai investi juste avant l’explosion de la bulle Internet, l’expérience ne fut pas vraiment concluante… L’économie et le droit étaient aussi mes options au lycée. En fait, j’ai poursuivi dans cette voie sans trop me poser de questions.

Après mon bachelor, j’ai hésité entre le Master en finance et d’autres formations en économie plus axées sur le développement des compétences sociales, telles que le management ou la stratégie. Mon envie d’apprendre quelque chose de concret et de développer des connaissances techniques m’ont convaincu d’opter pour le Master en finance.

Quels sont les points forts de cette formation ?

Tant au niveau du bachelor que du master, l’Université de Neuchâtel incite à apprendre par soi-même. Un exemple : lors d’un échange d’un semestre à Copenhague, dans une Business School réputée, j’ai suivi un cours dédié à Excel. Ma note finale (13/11 (!)) était censée attester de mes connaissances. Et pourtant… à mon retour à Neuchâtel, mes camarades en savaient bien plus que moi, sans avoir eu à suivre de cours. Pourquoi ? Excel est considéré à l’UniNE comme un outil de travail, et non comme un but en soi. Les étudiants doivent se l’approprier par la pratique. C’est exactement cela qui les amène à se surpasser et, au final, à exceller dans leur domaine.

Une autre force est la proximité avec les professeurs. J’ai aussi suivi un semestre dans une autre université en Suisse. Ce n’était pas l’usine, mais il n’y avait pas de contacts avec les professeurs. Après les cours, ils rentraient dans leur bureau et accordaient un entretien seulement sur rendez-vous. A l’Université de Neuchâtel, les professeurs sont beaucoup plus présents et disponibles.

Un point faible de ma formation ? Les travaux de groupes faisaient défaut. Très peu de projets étaient menés en commun. Mais selon certains échos, cela aurait changé depuis lors. C’est aussi une des forces de l’UniNE, sa capacité à s’adapter… pour le mieux.

Aujourd’hui, que retenez-vous de vos études universitaires ?

Au final, ce que l’Université m’a vraiment permis de développer, c’est la capacité à apprendre. Aujourd’hui, un bagage académique n’est plus directement transposable à un emploi. Il faut savoir s’adapter à son nouvel environnement, apprendre vite… C’est précisément la force des études universitaires.

Quel est votre conseil pour un futur étudiant ?

D’une part, il ne faut pas avoir peur de contacter les entreprises. Je recommande de faire un stage parallèlement aux études ou de faire son mémoire dans le domaine de la vie active – le Master en finance offre cette opportunité, saisissez-la !  

D’autre part, si vous aimez vous investir dans des projets, profitez de la vie associative sur le campus. Les associations Jeune Consulting et Secomania ont été pour moi de vraies expériences de vie. Se sentir investi, avoir un projet, le mener à bien et à terme, voici des choses qui permettent de s’épanouir et qui se remarquent très vite dans le domaine professionnel.

 

Interview UniNE 2012