La vie après UniNE

« Aujourd’hui je pense que j’ai fait les bons choix »

Jérôme Gremaud, biologiste indépendant à La Tour-de-Trême

En 2004, Jérôme Gremaud a quitté l’Université de Neuchâtel avec, en poche, un Master en écologie végétale et écologie des vertébrés. Il travaille aujourd’hui comme biologiste indépendant dans le domaine de l’écologie appliquée*.

En quoi consiste votre travail ?
 
Mon bureau, Atelier 11a, est une toute petite entité, mais je collabore souvent avec des structures plus grandes. Mon champ d’activités est varié; il va de relevés de divers groupes (oiseaux, insectes, chauves-souris,…) pour différents projets, à des études d’impact et des aménagements en faveur de la nature. Cela permet d’appréhender de nombreux domaines qui dépassent bien souvent la biologie, comme la gestion de projets ou la négociation.
 
Je travaille seul comme indépendant, mais je partage les locaux avec une collègue biologiste et des architectes. Comme indépendant, je travaille souvent sur des projets à géométrie variable, associé ou non à d’autres bureaux.
 
A propos de vos études, pourquoi avoir choisi cette voie ?
 
En tant que naturaliste, j’étais intéressé depuis longtemps par la biologie et je connaissais de nombreux biologistes. J’ai pourtant hésité à suivre cette voie, mais aujourd’hui je pense que j’ai fait les bons choix.
 
Et pourquoi l’Université de Neuchâtel ?
 
Je m’étais bien renseigné sur les différentes universités et l’UniNE était celle qui me semblait proposer la meilleure offre dans le domaine qui m’intéressait le plus, celui de l’écologie appliquée*.

Quels sont les points forts de votre cursus ?

Les cours de microbiologie et de statistique m’ont particulièrement marqué. A priori, il ne s’agissait pas des branches qui m’intéressaient le plus. Mais cela m’a ouvert à d’autres horizons passionnants. La microbiologie, c’est un peu de la science fiction, on cherche à comprendre les bases de la vie. Quant aux statistiques, elles m’ont permis d’appréhender différemment les problématiques et elles m’ont beaucoup servi par la suite, même si je n’ai pas continué dans la recherche. Ce ne sont pas les seuls points forts de mon cursus, il y a eu bien sûr plein d’autres choses intéressantes.

L’Université de Neuchâtel, un bon souvenir ?

L’ambiance à l’Université de Neuchâtel est très agréable. C’est une petite université qui permet des contacts privilégiés entre professeurs et étudiants. Je garde bien entendu beaucoup de souvenirs de cette période, et pas seulement des cours universitaires: j’ai noué des amitiés durables à Neuchâtel et je continue à être en contact avec beaucoup de collègues.

Aujourd’hui, que retenez-vous de vos études universitaires ?

La biologie est un domaine vaste, très vaste. On ne peut pas finir ses études en pensant « maîtriser » la biologie. L’Université a été pour moi l’occasion de me frotter à d’autres disciplines, de me familiariser avec des concepts généraux, d’élargir mes points de vues et mes connaissances.

Par contre, ce n’est pas durant mes études que je me suis familiarisé avec l’identification des groupes d’espèces, qui est pourtant très utile dans le domaine de l’écologie appliquée*. La taxonomie n’est presque plus enseignée dans les universités… il revient aux étudiants de s’investir personnellement pour acquérir ces connaissances. Cela est très long et fastidieux.

Quand on travaille ensuite dans la pratique, il faut également apprendre à gérer des projets, à faire des offres et des factures, bref - dans mon cas - à gérer une petite entité. J’ai appris sur le tas, l’université nous prépare peu à ce genre de choses.

Quel est votre conseil pour un futur étudiant ?

Je lui conseille d’être le plus curieux possible, de profiter d’ouvrir ses horizons et de nouer des contacts qui lui serviront plus tard. S’il veut s’investir par la suite dans le domaine de la pratique, je lui recommanderais de prendre contact très tôt avec des personnes actives sur le terrain, de mener des stages et de travailler sur une diversité de projets.

 

* l’écologie appliquée est la science qui traite de l’évolution, sous l’influence de l’homme, des relations qu’entretiennent les organismes vivants entre eux et avec leur milieu. L’écologie appliquée, permet, entre autres, de prévoir les effets de nos actes sur l'environnement.

 

Interview UniNE 2012