Yorbana Seign-Goura
Thèse de doctorat
"L’industrie pétrolière et son management au Tchad : Politiques, discours et pratiques Perspective d’analyse comparative de trois multinationales : Essochad (Consortium États-unien), Glencore (Suisse) et China National Petroleum Corporation International Chad (Chine)"
Cette thèse examine la contribution du système de management environnemental, social et de gouvernance des projets pétroliers dans l’atteinte des objectifs de développement des zones productrices par les parties prenantes au Tchad. Elle se veut aussi une analyse critique du management du secteur pétrolier au Tchad dans ses objectifs de responsabilité environnementale, sociale, sécuritaire et de management responsable par le complexe pétrolier dont Essochad (Consortium états-unien), Glencore (Suisse) et China National Petroleum Corporation International Chad (Chine) et l’Etat tchadien.
Dans une perspective pluridisciplinaire et comparative ayant pour socle la sociologie des organisations, les outils théoriques mobilisés vont de la théorie des parties prenantes, les théories néo-institutionnelles
aux concepts des institutions, des normes pratiques, de management responsable, de développement durable, de la chaîne de valeur extractive et de la responsabilité sociétale des entreprises. S’appuyant sur la méthode ethnographique basée sur les entretiens, les observations multisites de terrain et la documentation, cette thèse a permis d’analyser les politiques, discours et les pratiques des trois cas d’étude mettant en évidence le hiatus du modèle idéal de gestion de projet pétrolier proposé par la Banque mondiale au Tchad en Afrique pour les Etats fragiles par rapport aux politiques contre « la malédiction pétrolière ».
La thèse révèle les rapports inégaux de pouvoir entre les parties prenantes d’une activité encastrée dans la chaîne globale de valeur de production capitaliste et la prédominance des pratiques clientélistes et patrimonialistes comme mode de gouvernance locale. Les politiques, discours et pratiques liés à l’industrie pétrolière rappellent la realpolitik des interactions des sociétés transnationales, des États et des communautés locales sur les enjeux du développement durable et du management responsable.
English short abstract
Oil industry management in Chad : Policies, practices and discourses. A critical and comparative approach to the analysis of three oil multinationals :Essochad (oil consortium headed by ExxonMobil, USA), Glencore (Switzerland) and China National Petroleum Corporation International in Chad (China).
This doctoral work examines the extent to which the implementation of environmental, social and governance system within oil projects contributes to the development of oil producing areas by different stakeholders at the local level. It analyses the management of the oil sector in Chad by the oil complex especially Essochad (oil consortium headed by ExxonMobil from United States of America ), Glencore (Switzerland), China National Petroleum Corporation International Chad (China) and the Chadian State. The analysis includes environmental, social and governance aspects of oil sector management. Using ethnographic methods based on interviews, multisite field observations and documentation, it allowed to analyse data on policies, practices and discourses. The analysis of the three cases revealed the gap between oil project design (by the World Bank) for Chad and implementation processes in an African fragile states in order to reverse the oil resource curse.
Based on a comparative and multidisciplinary approach driven from the sociology of organizations, the research revealed the hidden unequal power struggles within oil complex which is embedded in the extractive capitalist value chain and the prevalence of clientelism and patrimonialism practices as an habit of local governance. Consequently, policies, practices and discourses analysis revealed the realpolitik of oil complex interactions and stakes of local sustainable development and responsible management.
Collaborateur(s) et institut(s) associé(s) : Professeur François Hainard, directeur de thèse, Institut de sociologie.