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L'homme

Tour à tour conseiller clerc au Parlement de Paris (8 août 1537), ambassadeur au Concile de Trente déplacé à Bologne (1547), chancelier du Berry de Marguerite de France (1550), maître extraordinaire des requêtes (1 er octobre 1553), premier président de la Chambre des Comptes (6 février 1555) et enfin chancelier de France (1 er avril 1560), Michel de L’Hospital (1505-1573) est un serviteur du roi de France mais aussi l’auteur de fines poésies néo-latines qui réagissent à l’actualité tout en réfléchissant à des questions philosophiques, politiques et religieuses fondamentales. Protecteur des poètes de la Pléiade, il tente, par des actes législatifs, des discours rhétoriques et des poésies latines d’œuvrer à la concorde et à la pacification du royaume de France à l’aube des guerres de religion. Il est ainsi le premier à distinguer nettement, dans son discours du 3 janvier 1562 défendant l’édit de janvier, la citoyenneté et la religion :

Le roy ne veut point que vous entriez en dispute quelle opinion est la meilleure car il n’est pas ici question de constituenda Religione, sed de constituenda Republica. Et plusieurs peuvent estre Cives, qui non erunt Christiani. Mesmes un excommunié ne laisse pas d’estre citoyen. Et peut-on vivre en repos avec ceux qui sont de diverses opinions, comme nous voyons en une famille, où ceux qui sont des catholiques ne laissent pas de vivre en paix et aimer ceux de la religion nouvelle. (Petris 2002, p. 439)

Sa quête de la conciliation et de l’arbitrage l’amène de même à fonder les tribunaux de commerce en 1563, trouvant ainsi un moyen de régler efficacement et rapidement les conflits sans recourir à des procédures judiciaires. Imprégné d'évangélisme érasmien, critique à l'égard d'une justice procédurière et inefficace, il fonde l'action politique et juridique sur une éthique stoïcienne de l'exigence morale. Même s’il doit se retirer à partir de 1568, il continue, jusqu’à son décès en 1573, d’exercer une influence morale notamment sur le courant des Politiques, qui feront triompher la paix civile sous Henri IV.

Notice bio-bibliographique sur Bibliotheca Tholosana (par Loris Petris) :  http://bibliotheca-tholosana.fr/inside#!articleDictionnaire/13

"La division des langues ne fait la separation des royaumes: mais celle de la religion et des loix, qui d’un royaume en fait deux. De là sort le vieil proverbe, Une foy, une loy, un roy". Michel de L'Hospital (13 décembre 1560, Etats généraux d’Orléans)