Automne 2013

• Changement planétaire et forêts : les défis d’une politique forestière globale

  Depuis plusieurs décennies les pays se sont engagés dans un dialogue international en politique forestière dans un certain nombre d’instances internationales. Malgré ces efforts, la gestion des forêts n’est pas régie par un accord politique contraignant au niveau international, contrairement à la biodiversité, la désertification et le changement climatique, qui font l’objet de conventions internationales négociées au sommet de Rio de 1992. Le Forum des Nations Unies sur les Forêts, qui se base sur un accord non-contraignant, est la seule instance réservée à une discussion sur une politique forestière mondiale. Mais l’examen des questions forestières plus spécifiques, au-delà d’un simple dialogue, fait partie de l’ordre du jour de plusieurs agendas, officiels et non-officiels. Dans son exposé, le professeur Blaser présente les défis d’une politique forestière globale. En se basant sur quelques éléments historiques et sur une analyse des problèmes à résoudre du présent, il développe les potentiels et les limites d’une politique forestière mondiale. L’analyse est basée sur les grands défis qui se posent dans le cadre des changements planétaires en cours.

  Documents
  J.Blaser et H. Gregersen, Les forêts dans les 300 prochaines années, dans: UNASYLVA 240, Vol 64 (2013/1)
  http://www.fao.org/docrep/018/i3364f/i3364f00.htm

• Les défis de la politique forestière suisse à l’horizon 2020

  En 2011, le Conseil fédéral a fixé les lignes stratégiques de la Politique forestière 2020, qui harmonise des intérêts sociaux différents et souvent contradictoires. L’objectif principal de la Politique forestière 2020 menée par la Confédération est de créer des conditions générales favorables à une gestion durable, efficace et novatrice des forêts pour qu’elles puissent remplir leurs multiples fonctions.
  La plupart des mesures de la Politique forestière 2020 ne demandent aucune adaptation à caractère contraignant et aucun moyen supplémentaire. Elles peuvent donc être mises en œuvre dès à présent. Néanmoins certains points de la Loi sur les forêts doivent être complétés, notamment la prévention et la lutte contre les dangers biotiques hors forêts de protection qui devraient être aussi couverts par le système de subventionnement par la Confédération. Le Conseil fédéral a envoyé la modification de la Loi sur les forêts en consultation le 16 avril 2013.
  
  Documents
  OFEV, Politique forestière 2020 - Visions, objectifs et mesures pour une gestion durable des forêts suisses. 2013
  http://www.bafu.admin.ch/wald/01152/11490/index.html?lang=fr

• Brûler le bois ? peux mieux faire...

  Par le mécanisme de la photosynthèse, la production de bois est une méthode utilisée par la nature pour stocker l'énergie solaire et capturer le CO2 de l'atmosphère. Par la substitution de combustible fossile, la combustion du bois dans une chaudière permet de limiter les émissions de CO2. Il est cependant important d'explorer d'autres utilisations possibles et de quantifier leur contribution possible à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La surface de forêt étant limitée, toute utilisation sous-optimale se traduit en effet par une perte de la capacité de substitution de combustible fossile. Il existe en effet différents procédés qui peuvent être utilisés pour la production de services énergétiques et de produits chimique à partir de la ressource bois. Il y a donc lieu d'adopter une approche systémique et d'utiliser des indicateurs d'analyse de cycle de vie afin de valoriser au mieux cette ressource.

• La sauvegarde des châtaigniers: entre biologie et ethnologie

  La culture du châtaignier fait partie des traditions arboricoles suisses et représente une ressource économique et biologique non négligeable. Aujourd'hui, cet arbre est menacé par deux maladies: le chancre et le cynips. Pour comprendre la complexité de la menace qui pèse sur les châtaigniers en Suisse et les questions environnementales et sociales que cela soulève, une équipe de chercheurs en ethnologie et en biologie de l’Université de Neuchâtel s’est penchée sur le sujet. Aborder la question d'un point de vue biologique et ethnologique, nous a permis de comprendre les attentes de tous les acteurs concernés et de formuler des recommandations afin de ne pas perdre ce patrimoine.

  Documents:
  http://www.agroscope.admin.ch/publikationen/einzelpublikation/index.html?lang=en&aid=26403&pid=26839
  www.lebendigetraditionen.ch/traditionen/00096/
   

• La forêt neuchâteloise : une histoire de gestion, une multifonctionnalité de principe et des défis d’avenir

  L’exposé débute par une rétrospective historique de la gestion forestière neuchâteloise et la description de ses spécificités. Cet historique illustre le succès d’une tradition empreinte de rigueur et d’innovations qui ont, au fil du temps, tenté de concilier un nombre croissant d’intérêts publics. A l’heure actuelle, ces intérêts peuvent être divergents et certaines « images » forestières changent en entraînant des réactions du public. En fonction de l’évolution des aspirations sociétales comme de l’environnement, en particulier le climat, certaines questions se posent par rapport aux forêts et fonctions qui pourront bénéficier au mieux aux prochaines générations. L’évolution attendue sera probablement encore longtemps marquée par la combinaison de traditions et d’innovations.

• Services rendus à la population, efficience des exploitations forestière et valeur de la forêt: des résultats préliminaires d’un projet de recherche

  La forêt produit la ressource bois et rend des prestations non marchandes précieuses à la collectivité, telles que les services récréatifs ou la protection contre des dangers naturels. La production de bois est coûteuse face à la concurrence étrangère, et la population très attachée à la forêt a fortement accru sa demande de prestations forestières. S’il existe des possibilités de rationalisation dans la production de bois, la prise en compte des prestations sociétales rend la gestion de la forêt complexe et interfère avec les décisions de production. Il y a donc un défi à relever afin de garantir un approvisionnement compétitif en bois, tout en assurant la multifonctionnalité de la forêt. En conséquence, de nouvelles approches doivent être développées pour améliorer la performance du marché du bois et assurer une juste prise en compte des prestations forestières.
   

  Documents :
  Présentation du projet de recherche PNR66
  http://www.pnr66.ch/F/projets/bois-brut-disponibilite/marche-bois-approvisionnement-multifonctionnalite/Pages/default.aspx
  Résultats d’un projet préliminaire de l’OFEV
  http://www2.unine.ch/irene/page-30199.html