Enjeux de recherche actuels
Depuis une cinquantaine d’années, l’œuvre d’Isabelle de Charrière suscite l’intérêt des chercheurs aussi bien en Europe que sur le Nouveau Continent. Des travaux universitaires lui sont régulièrement consacrés en Suisse et aux Pays-Bas, mais également en France, en Belgique, en Italie, en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis. Cet intérêt s’explique par la diversité des sujets abordés par l’écrivaine, qui se trouve aux confluents de multiples approches théoriques : études genre, philosophie des Lumières, histoire de l’éducation, histoire des idées, théorie littéraire, etc. Aux Pays-Bas, l’œuvre d’Isabelle de Charrière a fait l’objet d’un important projet de mise en réseau des textes produits par des femmes auteurs avant 1900 et de leur réception. Les données sont disponibles sur le site Women Writers (NEEW).
Les deux projets FNS qui lui ont été consacrés à l’Université de Neuchâtel ont abouti à la publication de plusieurs travaux scientifiques. Les références et les résumés de ces travaux sont accessibles dans la base de données p3 du FNS.
Intitulé ‘’Penser la rupture : littérature et Révolution dans l’œuvre d’Isabelle de Charrière (1740-1805)’’, le premier projet s’est déroulé entre novembre 2008 et juin 2012. Portant principalement sur les écrits des années 1790, ce projet visait à mettre en évidence le rôle qu’Isabelle de Charrière attribuait à la littérature dans cette période de grandes mutations politiques, philosophiques et esthétiques qu’a été le tournant des Lumières.
Le second projet FNS s’est déroulé entre février 2013 et juillet 2014. Intitulé ‘’Scepticisme et réalisme chez Isabelle de Charrière (1740-1805) : enjeux philosophiques, esthétiques et politiques d’une poétique du vrai’’, ce projet avait pour but de décrire l’esthétique innovante développée par Isabelle de Charrière. La thèse de doctorat actuellement en préparation à l’Université de Neuchâtel constituera le principal résultat de cette recherche. Traitant de théorie de la fiction, d’esthétique et de philosophie du langage, cette thèse vise à rendre compte des rapports entre littérature et philosophie au siècle des Lumières.