Alain Müller
Professeur assistant en anthropologie culturelle à l’Université de Bâle
Pourquoi l’ethnologie ?
J’avais en tête de faire du journalisme à long terme, ou quelque chose dans cette direction. Je me suis dit que j’allais faire une bonne formation en sciences humaines et sociales et puis qu’on verrait après. L’ethnologie a été un coup de foudre pour moi. Je me souviens de ces cours dans l’auditoire où je me faisais happer, c’était véritablement passionnant ! Je crois que ce qui m’a vraiment beaucoup plu, c’est le questionnement réflexif. Il y a toujours un questionnement de contenu, mais mis en parallèle avec une réflexion sur le comment on accède à ce contenu. C’est ce qui m’a séduit en anthropologie, et ce qui me séduit encore aujourd’hui ; ce pas de côté qui nous permet de nous voir nous-même en train de faire les choses, d’avoir de la réflexivité sur ce que l’on fait, comment on le fait et pourquoi.
Des projets marquants
Au moment d’écrire mon mémoire de fin d’études, j’étais assez actif dans la scène hardcore punk suisse-romande. Je lisais ce qui avait été fait en sciences sociales à ce sujet et je ne m’y retrouvais pas vraiment, j’avais l’impression que ça passait un peu à côté. C’est ce qui m’a motivé à écrire quelque chose d’anthropologique sur la scène hardcore. J’ai écrit mon mémoire sur cette question-là et j’ai poursuivi avec une thèse.
Ensuite, j’ai reçu une bourse qui m’a permis de passer deux ans en Californie au Center For Ethnography avec George Marcus. Deux années absolument fantastiques où j’ai fait une recherche sur le street workout ; un sport urbain qui s’est notamment diffusé à travers la médiation des réseaux sociaux.
Actuellement, je travaille aussi sur le réalisme dans la BD franco-belge. Je m’intéresse aux définitions qu’en donnent les fans de BD. Pourquoi un dessin, une histoire sont considérées comme réalistes ?
Ambitions futures
Mon ambition est toute simple ; pouvoir continuer de m’épanouir dans ce large éventail de tâches que comprend le métier que j’ai la chance d’exercer. Autant sortir d’un cours où on a l’impression qu’il y a eu une vraie résonance avec les étudiant-e-s, que la discussion a bien fonctionné ; autant voir un article sur lequel on travaille depuis longtemps enfin publié; autant faire du terrain et être en contact avec la pluralité des activités humaines (et non humaines); c’est une chance énorme et ce sont de grandes satisfactions.
Formation
- Demi-licence en lettres et sciences humaines (ethnologie, géographie et sociologie)
- Licence en lettres et sciences humaines
- Doctorat ès lettres et sciences humaines en ethnologie