Communiqué

deux nouvelles espèces végétales découvertes dans le cadre d'une thèse à l'Université de Neuchâtel

Neuchâtel, le 05 novembre 2008. Michel Omer Laivao a décrit à Madagascar deux espèces de plantes inconnues jusqu'alors. Une belle découverte tempérée néanmoins par le fait que 90% des espèces étudiées par ce botaniste se trouvent menacées. La thèse de doctorat qu'il défendra ce vendredi à l'Université de Neuchâtel montre à quel point il est important de connaître pour pouvoir protéger.

Les scientifiques actuels ont rarement l'occasion de découvrir de nouvelles espèces. Michel Omer Laivao a connu ce bonheur au cours de sa thèse de doctorat qui lui a permis de décrire deux espèces de plantes encore jamais identifiées jusqu'à présent. Ce jeune biologiste malgache défend ce prochain vendredi la thèse de doctorat qu'il a menée au Laboratoire de botanique évolutive de l'Université de Neuchâtel.

Les deux espèces nouvellement décrites par Michel Omer Laivao ressemblent à des palmiers, mais sans en faire partie. Heureux de sa découverte, le biologiste garde néanmoins la tête froide. Il est vrai qu'à Madagascar, plusieurs milliers d'espèces végétales sont encore parfaitement inconnues des scientifiques. Et beaucoup d'entre elles risquent bien de disparaître avant même d'avoir été observées !

« En ce qui concerne le genre Pandanus, auquel j'ai consacré ma thèse, 90% des espèces connues sont menacées », précise Michel Omer Laivao. Le problème provient principalement des feux de brousse provoqués intentionnellement par la population afin d'améliorer le rendement des terres productives et de renouveler le pâturage pour l'élevage de zébus.

Les travaux de recherche menés par Michel Omer Laivao permettent d'améliorer les connaissances actuelles, condition indispensable pour passer à l'étape de la conservation. Car pour tripler la surface des espaces protégés (comme l'entend l'Etat malgache) il s'agit d'abord d'identifier avec certitude les espèces en danger et de localiser avec précision leurs dernières stations. C'est exactement à cela que s'emploie la thèse de doctorat qui sera présentée ce vendredi. La diversité des espèces de Pandanus est clarifiée à l'aide d'illustrations et de clés de détermination. Et des espèces douteuses et mal décrites (parce que récoltées durant le XIXe siècle, par exemple) sont réexaminées à la lumière des découvertes les plus récentes.

L'utilisation du statut de conservation selon les critères de l'Union internationale pour la conservation de la Nature (IUCN) a permis d'évaluer le degré de menace qui pèse sur les représentants de ce genre végétal.

Considérée comme un microcontinent, la Grande Ile est d'une richesse biologique unique, témoin de son histoire lointaine et de sa diversité climatique et géomorphologique. On estime aujourd'hui que Madagascar compte plus de 14 000 espèces végétales dont 85 % ne se rencontre nulle part ailleurs.

Dans cette extraordinaire diversité, la famille des pandanacées (à laquelle appartient le genre Pandanus), certainement contemporaine des premières plantes à fleurs, constitue un élément important des forêts malgaches, des plus hauts sommets à 2000 mètres, dans le Nord, à la forêt littorale de la côte Est.

La thèse de Michel Omer Laivao sera présentée à 17h15 le 7 novembre 2008 à l'Auditoire Louis-Guillaume, UNIMAIL, rue Emile-Argand 11, Neuchâtel.

Contact


Michel Omer Laivao
Université de Neuchâtel
Laboratoire de botanique évolutive
tél. 076 460 35 24 (Suisse)
tél. (00261) 33 12 187 00 (Madagascar)
laivao2002@yahoo.fr