Communiqué de presse

le rectorat de l'Université de Neuchâtel réagit au projet de transfert de l'IMT

Neuchâtel, le 24 janvier 2007. Le Conseil d'Etat a annoncé ce jour qu'il envisage l'intégration de l'Institut de Microtechnique (IMT) de l'Université de Neuchâtel à l'EPFL. Le rectorat, en sa quali-té de gardien de l'Université, ne peut être indifférent à un tel transfert. Il en a soigneusement étudié les implications et les conséquences. Pour l'Université, ce transfert constitue clairement une perte. La perte d'un des plus beaux fleurons de l'institution et la remise en cause de toute sa stratégie.

L'IMT, c'est quelque 140 collaborateurs, dont une cinquantaine de doctorants, et cinq professeurs. C'est également une expertise reconnue au niveau mondial comme le prouve la médaille d'or qui vient d'être attribuée au directeur de l'IMT, par l'IEEE. (Institute of Electrical and Electronics Engineers. Inc)
De plus l'Université a des projets qui renforcent encore la position d'excellence de la microtechnique.

Le plan stratégique de l'Université de Neuchâtel (plan d'intentions et mandat d'objectifs en termes techniques) prévoit en effet le renforcement de l'axe microtechnique et nanosciences. Dans ce but, la chimie physique des surfaces et la cristallographie ont été transférés dans l'IMT. Actuellement, la création du Laboratoire Temps-Fréquence, avec un budget annuel de 1.2 million est en cours. Celui-ci continuera les recherches fondamentales et appliquées qui ont fait la réputation de l'Observatoire can-tonal, pour que la région conserve et développe ses compétences dans les horloges atomiques, y compris celle du futur. Par ailleurs, en collaboration avec la HE-Arc, l'Université envisage d'offrir un master en horlogerie avancée dès l'automne 2008. Bien entendu, l'Université collabore depuis long-temps avec l'EPFL dans le domaine de la microtechnique. Actuellement, cette collaboration est sou-tenue par un crédit spécial de la Confédération (projet CIMENT), qui devrait être relayé par un projet bien plus ambitieux appelé Nano-Giga (ou Nano-Tera), d'importance nationale, et dont 18 millions de francs devraient revenir à l'IMT.
C'est toute la cohérence de la stratégie de l'Université qui est remise en cause par le projet de trans-fert de l'IMT à l'EPFL.

De plus, avec ce projet de transfert, nous entrons dans une phase d'incertitude où nous ne pouvons plus engager de nouveaux professeurs ni en physique, ni en chimie, nous ne pouvons plus investir ni anticiper sur l'avenir, bref, nous serons freinés dans les réorganisations, pourtant nécessaires, alors que le projet de rattachement finira peut-être par ne pas voir le jour. Car, comme l'écrit le Conseil fé-déral dans son message : le transfert de l'IMT à l'EPFL ne sera réalisé que si toutes les conditions académiques et financières sont remplies. 

les grandes lignes du projet :
. L'IMT (avec le Laboratoire Temps-Fréquence, mais sans la chimie physique) passe à l'EPFL au 1.1.2009.
. L'EPFL gouvernera seul l'IMT.
. L'EPFL s'engage à maintenir le site neuchâtelois.
. L'IMT-EPFL sera seulement un institut de recherche, l'enseignement se donnant exclusivement à Lausanne.
. Le canton offre les bâtiments et les infrastructures pour l'IMT-EPFL.
. L'EPFL assure le financement de l'IMT à concurrence de 8 millions par année.
. Le canton laisse à l'Université l'économie réalisée (soit 1.7 millions par année, selon nos calculs).

Contact

Claudine Assad
Tel. direct: 032 718 10 53
Portable: 076 33 44 095