La migration n’est pas une anomalie

Rencontre avec Cesla Amarelle, professeure de droit

« Le droit d’asile à l’épreuve des crises : défis et perspectives », c’est le titre de la leçon inaugurale que proposera la professeure de droit Cesla Amarelle mercredi 13 novembre 2024. Un sujet très politique pour une femme dont la vie a toujours été partagée entre le monde académique et l’engagement politique, justement.

Podcast : Réalisation Bernard Léchot

Une leçon inaugurale de Cesla Amarelle? Vraiment? Mais il y a longtemps qu’elle collabore avec l’UniNE, non? Si… mais elle s’était absentée pendant cinq années, le temps d’œuvrer en tant que Conseillère d'Etat en charge de la formation, de la jeunesse et de la culture dans le Canton de Vaud. La voici donc de retour depuis 2023, en tant que nouvelle professeure de droit public et droit des migrations.

Un retour qui intervient dans le contexte d’une période de crises, qui voit les déplacements de population s’accélérer. «Dans un monde interconnecté, la migration est un phénomène complètement normal. Vous ne pouvez pas vous étonner qu’à un moment donné, il y ait des brassages et des mouvements importants», constate Cesla Amarelle. Qui, pour autant, ne ferme pas les yeux sur les difficultés que cela peut susciter auprès des populations locales. Elle a eu largement l’occasion de se pencher sur le Centre fédéral pour requérants d'asile de Boudry ou de réfléchir à la question dans le cadre de commissions parlementaires.

Cesla Amarelle, c’est un regard de spécialiste du droit mêlé à celui d’une femme de gauche très engagée. N’y a-t-il pas un risque de confusion des genres dans son enseignement? «Je n’ai jamais eu de problème avec cela. Pour moi, ma grille d’analyse essentielle est juridique» affirme-t-elle, tout en admettant que la part de subjectivité et la marge d’appréciation, dans le droit des migrations, est parfois importante dans le cadre des décisions prises.

Interview 2024