L'Université de Neuchâtel de 1979 à 1999

Une institution sous pression

La crise des années 1970 est passée par là. Le temps est venu d’approcher différemment le développement de l’Université de Neuchâtel. Une politique de collaboration et d’ouverture se met en place… sous la pression des événements.

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La Faculté des lettres et siences humaines, inaugurée en 1986

Il est loin le temps où l’Université pouvait penser son avenir en vase clos. L’heure est désormais à la collaboration entre institutions, à l’ouverture vers l’extérieur.

Ce mouvement prend la forme d’abord d’un accord intercantonal signé en 1981 (versement, par les signataires, d’une indemnité par étudiant), puis du réseau BeNeFri, qui instaure, dès 1995, une coopération entre les Universités de Berne, Neuchâtel et Fribourg.

Parallèlement, l’Université se tourne vers l’extérieur, se rapproche de sa terre naturelle, l’Arc jurassien, en prenant en compte ses besoins. Un Groupe Université-Economie (GRUNEC) est créé en 1985, des cours d’entrepreneurship sont mis sur pied, autant de signes d’ouverture vers les préoccupations régionales. La décentralisation de l’institution vers le Haut du canton est même débattue, sans passage à l’acte il est vrai.

Mais l’ouverture se décline aussi, dès le début des années 1990, en termes européens. Neuchâtel s’engage dans les programmes d’échanges et de recherche qui s’organisent, prélude à l’apparition, sous l’impulsion, dès 1997, du nouveau Secrétaire d’Etat à la science et à la recherche Charles Kleiber, d’autres acteurs sur la scène de l’enseignement supérieur.

Face à un environnement de plus en plus mouvant, l’Université doit se positionner : elle ose revendiquer son petit gabarit, atout de taille pour promouvoir un encadrement de proximité des étudiants. Car ce sont bien eux, potentiels clients, qu’il s’agit désormais de séduire.

Neuchâtel est contrainte, vers la fin des années 1990, tant de se profiler que de diffuser un esprit d’entreprise dans la conduite de son développement. Et la nouvelle Loi sur l’Université de 1996 va bien dans ce sens, en accordant désormais une « enveloppe budgétaire » à l’Alma Mater et en renforçant le rôle du rectorat. Responsabilité, autonomie, priorités, concurrence s’insinuent dans le vocabulaire.