Communiqué de presse

L'Université de Neuchâtel contribue à lutter contre l'expérimentation sur les animaux

Neuchâtel, le 6 novembre 2006. Deux chercheurs de l'Institut de zoologie de l'Université de Neuchâtel, le Dr Thomas Kröber et le Dr Patrick Guerin ont mis au point un système de nourrissage des tiques in vitro. Grâce à une "peau" recréée artificiellement, ce système permet notamment de développer des produits contre les tiques et les maladies qu'ils transmettent, sans recourir à l'expérimentation sur des animaux vivants. Le résultat de leurs recherches est publié aujourd'hui par la prestigieuse maison d'édition Wiley dans le journal "Pest Management Science" (anciennement "Pesticide Science").

Le système de nourrissage des tiques in vitro mis au point par le Dr Thomas Kröber et le Dr Patrick Guerin, est l'aboutissement d'une recherche sur le long terme (elle a été entamée dans les années 1980) portant sur la physiologie sensorielle et le comportement des tiques. Le défi, pour mettre au point une telle méthode, était réel dans la mesure où les tiques ont besoin de plusieurs jours, voire plus d'une semaine, pour achever leur repas sanguin.

L'intérêt de ces recherches est multiple: il permet notamment de  trouver des moyens de lutter contre les tiques et les maladies transmises par les tiques grâce à une "peau" recréée artificiellement, ce qui évite l'expérimentation sur des animaux vivants. Cette  recherche a été financée dans notre université par la Fondation Recherches 3R Suisse (http://www.forschung3r.ch/), consortium formé par la Confédération et Interpharma Suisse. Les principes de 3R sont "Raffiner, Réduire, Remplacer" l'expérimentation animale autant que possible.

Le résultat de ces recherches est publié aujourd'hui par la prestigieuse maison d'édition Wiley dans le journal "Pest Management Science" (anciennement "Pesticide Science") http://www.interscience.wiley.com/pestmanagementscience. Il a également fait l'objet d'un communiqué de presse par la Society of Chemical Industry, à Londres, dans son journal "Chemistry and Industry" http://www.chemind.org

La publicité qui en est faite aujourd'hui est significative du fait que le transfert de cette biotechnologie aux parties intéressées s'inscrit dans la perspective de faciliter la réduction de l'expérimentation animale. Le développement de cette méthode a des implications  pour la recherche sur les tiques dans de nombreux domaines. Elle peut être adaptée et utilisée pour la découverte de nouveaux acaricides, pour les recherches portant sur les réponses inflammatoires suite à une morsure de tique, sur le mode de transmission des pathogènes par les tiques, sur les vaccins contre les tiques et les maladies transmises par les tiques, et sur une série de produits identifiés dans de récentes études sur le génome des tiques.
Déjà couramment appliquée sur les tiques par le Dr Kröber  et le Dr Guerin, cette méthode a également de grands potentiels de développement pour les recherches concernant d'autres vecteurs de maladies (poux, moustiques etc.). En outre, étant donné que les maladies transmises par les tiques constituent surtout une véritable menace pour la santé animale dans les régions les plus pauvres de la planète, la publication de ce développement peu coûteux est un enjeu crucial pour les praticiens dans ces régions où la survie des animaux d'élevage est menacée quotidiennement.

Contact

Dr  Patrick Guerin,
directeur de recherche au
Laboratoire de physiologie animale
Tél. : 032 718 30 66