Communiqué

Les premiers réfugiés ukrainiens arrivés en Suisse il y a deux ans en raison de la guerre dans leur pays ont décroché tout récemment leur diplôme à l’Université de Neuchâtel. Arrivés sans parler le français, ces étudiant-e-s ont bénéficié du soutien du programme de l’UniNE Escabeau. Ils ont pu poursuivre leurs études et obtenir leur diplôme universitaire.  

Elle s’appelle Olha, lui, Mykhailo. Tous deux ont 25 ans. Ils sont deux, parmi tant d’autres. Elle et il sont ukrainiens, actuellement au bénéfice d’un permis S en Suisse. La première est en train de terminer son Master de l’Université de Neuchâtel, le second vient de l’obtenir.  Ce succès, ils le doivent à leurs efforts, ainsi qu’aux possibilités ouvertes par le programme Escabeau. D’autres réfugié-e-s ukrainien-ne-s ont également décroché leur diplôme.

L’UniNE et ses partenaires

Escabeau est ouvert aux personnes qui migrent vers la Suisse dans le cadre de l’asile, autrement dit les titulaires d’un permis de séjour B (réfugié-e), F, N et S. Ce programme vise à faciliter l’intégration des demandeuses et demandeurs d’asile, en leur offrant tout d’abord la possibilité d’améliorer leur niveau de français, ainsi que de poursuivre leurs études supérieures.

Ce programme de soutien a été créé par l’Université de Neuchâtel en 2018, avec le soutien du Service cantonal des migrations et de celui de la cohésion multiculturelle, suite à l’arrivée de demandeuses et demandeurs d’asile en provenance, notamment, de Syrie et d’Afghanistan.

Du cas par cas

L’éligibilité des candidat-e-s Escabeau dépend de plusieurs facteurs et des cas de figure très diversifiés existent. « L’entrée dans le programme se détermine en fonction du parcours de la personne et du projet d’études. On peut dire que c’est du cas par cas. Chaque candidature Escabeau est évaluée individuellement », commente le responsable du Service académique de l’UniNE Michael Vögtli.

Certain-e-s candidat-e-s ne parlent pas français du tout au moment de leur arrivée en Suisse. D’autres ont déjà des bases de la langue française. Grâce à l’offre de cours de français langue étrangère de l’Institut de langue et civilisation françaises, notamment un programme de formation de niveau A2 à B1 introduit en 2022 (Propédeutique), Escabeau propose dans un premier temps des mises à niveau en français. De plus, un CAS (Certificate of Advanced Studies) d’intégration permet à des personnes déjà titulaires d’un titre universitaire de leur pays de suivre un complément de formation certifiant, afin de valider en Suisse le titre universitaire préalablement obtenu. Ces personnes en CAS d’intégration bénéficient depuis cette année aussi d’un programme pilote de mentorat par des étudiantes et étudiants de l’UniNE et qui a pu être mis en place grâce au soutien du programme Perspective – Etudes de l’Union nationale des étudiant-e-s de Suisse. Dans certains cas de figure, une fois les compétences linguistiques acquises, l’accès aux cursus bachelor et master classiques est possible. C’est ce qu’Olha et Mykhailo ont accompli.

Origines nombreuses

Aujourd’hui, le programme soutient des étudiant-e-s de provenances géographiques très diversifiées. « Des personnes sont originaires d’Ukraine, d’autres du Burundi. Nous comptons aussi des Kurdes, parmi tant d’autres origines », ajoute Michael Vögtli. 

Année préparatoire

L’Université de Neuchâtel travaille actuellement à un projet d’année préparatoire. L’objectif est de permettre, en suivant une année d’études à plein temps, l’accès aux études de bachelor pour les personnes du programme Escabeau qui ne remplissent pas toutes les conditions ordinaires d’admission. Cette année serait composée de trois modules (consolidation des connaissances du français, compétences transversales et cours dans un domaine disciplinaire spécifique).

Là aussi, l’admission sera effectuée sur dossier, pour les personnes ayant au moins un niveau de français B1 acquis au début de l’année préparatoire. Les informations sur ce programme seront communiquées en temps utile.