L'Université de Neuchâtel de 1919 à 1939
Contre vents et marées
La crise économique des années 1920 et 1930 n’épargne pas l’Université de Neuchâtel. Très rapidement, les soucis financiers qui l’assaillent provoquent réactions, interrogations et… remise en question de sa propre existence. Contre vents et marées, elle résistera.
Belles-Lettres, 1927
Créer une université romande ? Répartir des facultés uniques entre Lausanne, Genève et Neuchâtel ? L’idée n’est pas nouvelle – elle est notamment évoquée en 1904 – mais elle reprend force à l’aune des difficultés financières que connaît l’Etat de Neuchâtel dès le début des années 1920.
Les députés au Grand Conseil agitent la question, des négociations s’engagent entre les trois Gouvernements. Face aux identités cantonales, elles n’aboutissent pas à des mesures concrètes. Pour clarifier la situation, le Conseil d’Etat livre un rapport en 1925 : il y signifie clairement son attachement à une université humaniste et généraliste, où les différents enseignements qu’elle délivre sont solidaires. C’est même l’occasion pour les autorités de dresser un plan d’avenir qui prévoit d’intensifier l’influence de l’Université sur l’activité générale et la vie intellectuelle du canton.
La menace d’abandon de telle branche ou de telle faculté qui a plané sur l’Université de Neuchâtel se calme… avant de réapparaître avec vigueur au début des années 1930. Cette fois, il n’est plus question de regroupement intercantonal, mais de… suppression de l’institution. La mesure proposée par un député au Grand Conseil est radicale, mais elle ne fera que rassembler les forces derrière l’institution, qui sera néanmoins soumise à un contrôle très sévère de ses dépenses jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En 1943, le conseiller d’Etat Camille Brandt écrit au recteur Carl Ott : « Les opinions pouvaient être partagées au moment où les économies forcées portaient atteinte aux institutions les plus diverses de la République. Mais maintenant, une sorte d’unanimité s’est faite pour maintenir et développer notre établissement d’enseignement supérieur. »