L'Université de Neuchâtel de 1838 à 1919
La volonté de vivre chevillée au coeur
Les artisans de la première Académie créée en 1838 pouvaient-ils imaginer que, sept décennies plus tard, elle se transformerait en université ? Histoire d’une institution fragile mais pugnace, petite mais déterminée…
Inauguration de l'Université de Neuchâtel le 19 octobre 1909
Fondée en 1838 par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, la première Académie de Neuchâtel n’aura guère le loisir de prendre ses marques. Le 17 juin 1848, à peine est-elle installée, la jeune République sonne le glas d’une institution jugée trop monarchiste à ses yeux.
Il faut attendre 1866 pour qu’une seconde Académie renaisse, non sans âpres débats et tensions avec les autorités locales de Neuchâtel. Mais l’environnement politique et social s’avère désormais propice au développement d’un enseignement supérieur. Le Conseil d’Etat lui attribue un rôle bien spécifique, celui de « préparer les jeunes gens aux études universitaires et polytechniques, [de] former les citoyens à des carrières exigeant une instruction supérieure et [d’]entretenir dans le pays une culture littéraire et scientifique ».
Au fil des ans, la seconde Académie vit plusieurs réformes, s’enrichit d’une faculté de théologie et dote ses trois autres facultés (lettres, sciences, droit) de nouveaux enseignements. Dès 1886, elle s’installe dans un bâtiment fambant neuf à l’avenue du 1er-Mars 26 pour y accueillir sa centaine d’étudiants réguliers.
Au tournant du siècle s’engage une réflexion sur la transformation de l’Académie en université. Les objections sont nombreuses. Plusieurs projets sont nécessaires avant que l’Académie ne reçoive, en 1909, le nom d’université et ne puisse délivrer le titre de docteur.
Les acteurs de l’époque lui fixent trois objectifs : être le vivier des pasteurs, des magistrats, des avocats et des professeurs du canton, entretenir la culture dans le pays et collaborer au développement de la science par la recherche. Tout au long de ces années, l’Université de Neuchâtel n’a cessé de se battre pour obtenir la reconnaissance de son rôle et de son rang. Reste à convaincre les autorités de lui allouer les moyens nécessaires à sa nouvelle vie…